La surdité a, autant que nous le sachions, toujours existé depuis, par définition, que l'homme a la capacité à entendre. La déficience auditive a de tous temps été un handicap, et les sourds ont pendant longtemps (au moyen âge par exemple) été "condamnés" à rester sans réel moyen de communication avec les entendants, victimes d'une absence de socialisation malgré le balbutiement de la reconnaissance des sourds et des études portant sur cette affliction au XVIe siècle.

     

   L'intérêt pour la surdité a commencé à émerger au XVIIIe siècle avec l'Abbé Charles Michel de l'Épée qui s'est intéressé le premier à la communication entre sourds-muets.

   En 1880 , le Congrès de Milan, visant à "l'amélioration du sort des sourds-muets" décide d'opter en Europe pour des méthodes "d'enseignement oral", donc parfaitement inadaptées, plutôt que pour la langue des signes, qui pendant un siècle s'est alors marginalisée et appauvrie. Cette décision fut prise car la langue des signes n'aurait pas permis de "parler de Dieu".

 

   Ce n'est que dans les années 1980 que l'intérêt public a réellement porté sur les individus sourds, alors que ceux-ci développaient leurs propres institutions (écoles, associations, théâtres en langue des signes...). C'est au même moment que la recherche médicale portant sur la surdité et la déficiente auditive s'est accélérée et que la connaissance des phénomènes de l'audition s'est élargie.

   Dès les années 2000, la Langue des Signes Française (LSF) est devenue une langue reconnue officiellement.

Les appareils auditifs et les moyens de médication ont rapidement évolué à partir des années 1980 donc, avant quoi cette évolution était léthargique. L'avènement de l'ère hypermoderne et du numérique a également bouleversé le domaine médical. Nous sommes aujourd'hui arrivés à un niveau d'efficacité impensable encore très récemment ; seulement cette progression rapide semble ralentir.

 

Les technologies médicales ont elles atteint un niveau d'efficacité maximum, ou la progression rapide du début du siècle va-t-elle reprendre ? Pouvons-nous envisager une disparition de la surdité au XXIe siècle ?