La perception des phénomènes sonores nous est donnée par des mécanismes d'une grande complexité, et d'une relative fragilité. Les différents problèmes pouvant perturber le fonctionnement de ces mécanismes sont nombreux et tout aussi complexes.

 

        Depuis quelques décennies la médecine a fait d'énormes progrès dans le domaine de l'audition et de la surdité.

​

        Aujourd'hui pour la première fois peut-on prétendre à redonner l'audition à des personnes manquant de l'organe clé de la perception auditive : l'Organe de Corti.

       Tous les problèmes auditifs trouvant leur source dans l'oreille externe, moyenne ou interne trouvent aujourd'hui leur solution dans une batterie de dispositifs médicaux variés dont l'implant cochléaire est la figure de proue.

       L'aire du numérique et de l'informatique de pointe a amené, au-delà d'implants cochléaires plus perfectionnés, une amélioration massive des systèmes voués à l'accompagnement des individus sourds et implantés. L'accent est mis sur la volonté d'une simplification de la vie courante ; et à l'heure où la majorité des communications et des informations sont véhiculées par des réseaux sans fil, apparaît la possibilité de connecter un implant cochléaire à d'autres appareils électroniques. La communication numérique permet également de répandre plus largement l'apprentissage de la langue des signes.

 

 

        Malgré tout cela il faut, sans minimiser ces réussites, tenter d'avoir une meilleure apprécitation de la situation actuelle.

 

        L'implant cochléaire n'est pas parfait, nous l'avons démontré. Il s'améliore avec le temps, au rythme de la recherche et des nouvelles découvertes. Il est impossible d'augurer de la rapidité de cette évolution ; cela dépend du champ de connaissances et de moyens médicaux actuel et de la façon dont il peut s'élargir dans le futur.

 

        Néanmoins ce n'est pas ici le problème majeur ; toutes les surdités ne sont pas soignées. En effet, il n'existe de nos jours aucun moyen de réparer ou de remplacer un nerf auditif endommagé ou absent, cause d'une surdité totale définitive.

        De plus l'abscence ou la perte d'audition peut également trouver son origine dans le cerveau. La connaissance des procéssus cérébraux précis de l'audition est largement limitée, même si les zones du cerveau concernées sont partiellement identifiées. La médecine n'a de toute façon pas encore la capacité à réparer des atteintes profondes du cerveau.

 

        Se pose ensuite le problème de l'accessibilité des traitements : la production mondiale actuelle d'implants auditifs (implants cohcléaires compris) couvre 5% des besoins mondiaux (selon l'OMS). Le recours à ces solutions doit être démocratisé et facilité ; elles doivent être plus accessibles notamment pour les personnes pauvres, dans les pays où il n'existe pas de système comparable à la sécurité sociale que nous avons la chance d'avoir en France. Une distribution plus mondiale est également nécéssaire.

        Ainsi la possibilité de restaurer l'audition n'est pas assurée pour tous les cas de surdité, et la médecine doit maintenant, comme nous l'a dit Romain Vivic, ingénieur travaillant chez Medel (entreprise autrichienne fabricant des implants cochléaires) se pencher sur des cas plus spécifiques et plus rares.

 

 

        Enfin la perte auditive d'intensité moyenne à profonde est de plus en plus courante dans le monde.

 

        Si des facteurs génétiques peuvent intervenir, des facteurs chimiques liés à des médicaments ou à l'agroalimentaire, ainsi que la pollution (sonore et chimique) et l'utilisation accrue de dispositifs audio tels que les écouteurs sont identifiés comme les principaux responsables de ce problème croissant.

        Il est nécessaire d'informer la population, notamment les jeunes générations. Des campagnes de prévention existent mais sont trop rares. Il s'agit aujourd'hui d'un problème de santé publique et la recherche médicale doit s'orienter de façon à y répondre pour l'avenir.

​

       Ainsi, d'un avis partagé par tous les membres du groupe TPE, ainsi que par le Dr. Petroff, et les ingénieurs cliniques que nous avons rencontré, ce n'est probablement pas au XXIe siècle que le problème de la surdité sera définitivement réglé.