I. Les limites de l'implant cochléaire
L'implant cochléaire présente des limites qui remettent en question sa position de remède ultime.
Malgré la capacité de l’implant cochléaire, il ne faut pas oublier une chose : l’implant ne soigne pas la surdité, c’est un remplacement. Cela signifie que le son perçu n’est en aucun cas le même que le vrai car il est en premier lieu retranscrit de manière numérique. De plus, les électrodes qui sont dans la cochlée n’ont pas une précision aussi bonne que le système naturel chez une personne saine, chacun des électrodes va activer une plus grande zone de cellules ciliées que chez une personne entendant : « c’est comme jouer du piano avec les poings », le souligne Dr Petroff.
Voici des témoignages de sourds qui ont été implantés mais qui l’ont détesté. Certains de ces témoignages étant des vidéos de personnes parlant en Langue des Signes Française (LSF), ils étaient donc pour nous impossible à comprendre si des sous-titres n’y étaient pas inclus.
Vu qu’elles étaient peu nombreuses avec des sous-titres, nous allons les résumer toutes à la fois. Les sourds de ces vidéos sont tous d’accord pour dire que l’implant cochléaire ne va pas leur "sauver la vie mais bien la voler". Ils sont persuadés du fait que nous, les entendant, les voyons comme des objets à réparer ou qu’ils ont une maladie et qu’il faut la soigner. Or la seule chose qui les séparent de nous ce n’est que le langage : nous parlons français et eux le langage des signes français.
Il existe une autobiographie d’une sourde profonde qui a été implanté cochléaire, Brigitte Fabre. Elle y raconte sa vie scolaire, professionnelle avec et sans l’implant cochléaire. Elle y répète beaucoup le mot "vibration" et "perception vibratoire" et "sensation auditive", des expressions et sensations qui ne peuvent pas être, d’après elle, perçues par les entendants. Dans le chapitre 5, elle y précise aussi qu’elle préfère largement entendre de façon naturelle, sans implant, qu’avec une prothèse : enlever l’implant a été pour elle une "nouvelle naissance". Par cela, elle indique qu’entendre par les vibrations et bien plus agréable selon elle qu’entendre par l’audition et donc dans ce cas avec un implant. Cela a changé sa vie : "Cette suppléance mentale était pour moi une gymnastique très naturelle. Mes buts étaient atteints, le résultat était très positif. J’étais désormais devenue une personne qui comprenait mal à certains moments et non plus une personne sourde qui n’entendait pas".
Clarisse Auvillain, une autre malentendante, estime que pour elle le silence est un bien-être, qu’elle n’a jamais vraiment aimé les appareils auditifs : elle préférait parler fort mais ne pas être "attaquée" par la violence des bruits inutiles.
Lors d’une interview, Jean-François Textoris, devenu sourd à l’âge de 46 ans après un AVC, parle dont la manière il se sent avec et sans un implant cochléaire : "avec mes appareils, je me sens inférieur, esclave, comme supplier les autres de me comprendre. Sans appareils, je suis moi, libre. Mais il ne faut pas dire ça, car beaucoup de gens ont eu des appareils enfants et un enfant ne choisit pas".
On à remarquer que lorsqu’un enfant est implanté jeune, il a vers l’âge de 10 à 15 ans, vers la puberté, une grande gêne par rapport à l’implant cochléaire qui chez la plupart des sourds les mènent à la destruction de l’implant et/ou du processeur.
Comme vu ci-dessus, certains sourds sont fortement contre l’implant cochléaire et militent des fois contre. En effet, dès 1993, des tracts étaient distribués dans le rue disant : "La France ferme les yeux sur cette pratique de torture légale". Ainsi, cet implant est vu par certain comme une avancée technologique révolutionnaire et comme une pratique de torture par d’autre ou comme une nécessité médicale par les entendant et comme une opération forcée sans libre-arbitre, car son but premier en ce moment est de réussir à faire parler des enfants sourds. Mais il est important de ne pas faire des cas une généralité. En effet, il y a aussi des témoignages de sourds qui vivent très bien avec des implants, même si c’est vrai qu’à des moments ça les irritent beaucoup. Mais il faut aussi se dire que ces témoignages datent pour certains de plus d’une dizaine d’année et que donc les implants aussi : ils prenaient beaucoup plus de place et fonctionnaient moins bien par la même occasion. Mais aussi, depuis ce temps, de nouvelle technologies ont été développé pour améliorer la vie des sourds implantés : comme par exemple la télécommande comme vu auparavant ou le principe des aimants, disposés dans l’implant pour assurer la cohésion avec la partie externe, qui puissent tournés pour permettre au patient de faire des IRM.